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  • Colloque sur le Consentement Sexuel

    COSH 14oct2023 vf.jpgCOSH organise un colloque sur le consentement sexuel

    Samedi 14 Octobre

    De 9h à 17h30

    Au centre hospitalier général de Saint Denis

     

    Mais qu'est-ce que la COSH ? C'est une Confédération de Sexualité Humaine.

    Une confédération de 12 associations qui regroupent les champs de la sexualité humaine, de la santé sexuelle et reproductive, de la médecine sexuelle ainsi que des droits sexuels selon l’O.M.S.

    Consultez le programme détaillé en cliquant ICI

    Retrouvez toutes les infos utiles sur l'événement en cliquant ICI

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    Une journée riche en échanges et informations !

  • Protéger la Liberté de vivre la sexualité de son choix

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    C’est la question posée par la Revue Française d’Ethique Appliquée dans son numéro du printemps.

     

     

    Pascal Prayez, psychologue clinicien, a tenté d’y répondre dans un article intitulé « Protéger la liberté de vivre la sexualité de son choix ».

    Il n’y a pas de droit « à » la sexualité, rappelle-t-il, mais une liberté laissée à chaque citoyen-ne dans sa vie privée, dès lors que le principe de non-préjudice à autrui est respecté. Ainsi chaque personne est-elle libre :

    - de ne pas vivre d’activité sexuelle (et d’être protégée de toute agression ou violence)

    - de jouir de la sexualité seule ou avec autrui (si accord mutuel)

    - de choisir ses partenaires selon ses attirances, orientations et avec l’identité de genre ressentie,

    - de vivre le plaisir indépendamment de toute perspective procréative, ce qui suppose l’accès à la contraception et à l’IVG.

    Cette « liste » résumée des libertés sexuelles n’empêche pas de se fixer volontairement certains interdits, par exemple pour respecter ses convictions philosophiques ou religieuses, à condition de ne pas les imposer à autrui dans le cadre d’un état laïc et démocratique.

    Un certain nombre d’actions sont nécessaires pour protéger ces libertés, en particulier l’éducation à la sexualité pour toutes et tous, la formation des professionnel-les du secteur sanitaire et social, la promotion du respect de l’intimité (en particulier dans les établissements pour personnes handicapées), etc.

    Mais cet accompagnement pédagogique à la vie relationnelle et sexuelle suffit-il pour permettre à chacun-e de vivre la sexualité de son choix ? Cette liberté n’est-elle pas théorique pour de nombreuses personnes vivant avec d’importants handicaps moteurs, cognitifs ou psychiques, confrontées à des obstacles bloquant parfois l’accès à leur propre corps ou à la rencontre avec autrui ?

    On rejoint ici la question de l’accompagnement sexuel, pour laquelle milite l’association CH(s)OSE. Cette pratique - qui existe en France depuis une dizaine d’années sans être juridiquement encadrée - n’a pas pour but d’établir un droit « à » la sexualité mais un droit d’accès à une vie affective et sexuelle comme l’a reconnu le CCNE en 2021 (cliquer ICI pour en savoir plus).

    Pascal Prayez (lui-même formateur au sein de Corps Solidaires) explique que l’assistance sexuelle est portée par des valeurs de dignité et de liberté. La communication en est un des maîtres-mots, permettant aux deux partenaires -la personne bénéficiaire et l’assistant ou l’assistante sexuelle- de cheminer ensemble vers des plaisirs créatifs, parfois bien différents de ce qu’il est convenu d’appeler : faire l’amour. Car toute personne, quels que soient ses handicaps visibles ou invisibles, son âge, son genre et ses orientations sexuelles, gagne à s’interroger : faire l’amour, est-ce performer le script du rapport hétérosexuel pénétratif ?

    En réalité, l’épanouissement sexuel se construit avec l’expérience, loin des stéréotypes de la virilité conquérante et de la féminité passive, en jouant de l’agentivité retrouvée de l’une et de la vulnérabilité acceptée de l’autre.

    A l’heure où notre société s’efforce de mieux lutter contre les délits et crimes sexistes et sexuels, c’est précisément en transformant les représentations des normes de genre que se fera la prévention des violences.

    En conclusion de cet article, l’auteur affirme une éthique de la sexualité qui est accomplissement de soi par le plaisir et avec autrui, et qui nous fait gagner en humanité dans les relations intimes comme dans la vie sociale. Ainsi, accorder à chacun le droit de vivre la sexualité de son choix, ce n’est pas seulement protéger les libertés individuelles, c’est aussi promouvoir un monde de respect et de tolérance.

    Si vous souhaitez lire la version payante de l'article en entier, cliquez ICI

  • Un service à domicile témoigne...

    Témoignages.jpgNous recevons parfois des témoignages de personnes en situation de handicap partageant leur désarroi face à l'incompréhension de la société, de leurs proches, de leurs interlocuteurs lorsqu'ils osent faire part de leurs désirs et/ou besoins sexuels.

    Aujourd'hui nous avons reçu un témoignage d'un de ces interlocuteurs sur la prise de conscience de cette problématique et d'une réelle envie de changer le regard des professionnels et des aidants afin de répondre au mieux à la détresse de certaines personnes en situation de handicap.

    C'est avec plaisir que nous partageons ce texte inspirant qui, nous l'espérons, donnerons envie à beaucoup d'établissements de mettre des choses en place pour faciliter la communication sur ce sujet tabou.

     

    "Je suis responsable d’une agence de service à domicile : “Vitalliance”. Nous accompagnons des personnes en situation de handicap dans leur quotidien.

    Les interventions sont diverses et variées (toilette, repas, sorties, vacances et bien d’autres missions). Les auxiliaires de vie qui réalisent ces interventions sont au contact de nos bénéficiaires quotidiennement, parfois quelques heures par semaine, par jour, mais également 24h/24, 7j/7.

    Nos bénéficiaires sont des enfants, des adolescents, des adultes et des personnes âgées. Chacun d’entre eux, dans leur unicité, a une vision de la sexualité et de la vie affective différentes qui vient parfois s’intégrer aux accompagnements de nos professionnels.

    Le sujet de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap est bien connu de tous. Toutefois, il fait encore l’objet de nombreux tabous, de non-dits et de silences.

    Les questionnements sont multiples : Comment accorder de l’intimité à une jeune personne qui nécessite une surveillance constante ? Comment réagir face à un bénéficiaire qui vous fait des avances ? Que dire à une personne dont la survenue du handicap a aboli sa vie sexuelle ? Comment en parler aux familles ? Les questions techniques, pratiques et éthiques viennent donc se mélanger et sans possibilité de répondre.

    D’ailleurs, quelles sont les réponses, quelles sont les “bonnes réponses” ? Les tabous et représentations sont tellement présents que nos professionnels n’ont pas toujours les armes et les mots pour y répondre. Leurs parcours de formation n'incluent pas toujours de “module” sur le sujet. Alors moi aussi, je me suis demandé quelles sont les ressources à ma disposition pour aider les professionnels de mon agence ? Mes collègues aussi se questionnent, quelles sont nos limites ? Que pouvons-nous faire ?

    Alors nous prenons de la hauteur, à notre niveau, avec nos mots, nos expériences professionnels, nos formations, nos recherches, nos conseils, nous tentons chaque jour d’accompagner nos professionnels et nos personnes accompagnées sur le sujet malgré le peu de reconnaissance accordée à la vie sexuelle et affective des personnes en situation de handicap.

    Aujourd’hui, afin de répondre au mieux à la question, nous essayons de multiplier les partenaires qui pourraient former nos auxiliaires de vie et l’agence, casser les tabous et leur donner des clés pour trouver les bons mots, et apporter des réponses adaptées.

    Nous accompagnons nos bénéficiaires dans tous les aspects de leur vie, nous avons donc pour mission intégrante de travailler aussi avec eux le sujet de la vie affective et sexuelle, nous nous employons chaque jour, avec nos moyens, à changer les regards, les mentalités, à faire tomber les barrières de chacun pour permettre à nos bénéficiaires de s’épanouir pleinement sur tous les plans."