Témoignage de T. (Partie 2)

Témoignages.jpgDans notre thématique plaisir...

"L'amour façon PMR" racontée par T. dans la partie 1 vous a interpellé ?

Aujourd'hui, il nous propose un récit explicite et néanmoins poétique sur le pratico-pratique et le réveil des sens. Oui, il y a moins de place pour la spontanéité, encore que... Mais le plaisir est bien au rendez-vous ! Et c'est bien là notre quête à tous.

Le transfert au lit et les pratiques

De retour à la chambre à coucher on aura plaisir à se mettre au lit. Le transfert se fera seul ou accompagné dans un lit propre, solide et accueillant et dans une chambre suffisamment chauffée et doucement éclairée pour y être détendu. Un peu de musique, de l’encens ou toute ambiance apaisante aideront à se sentir bien selon les goûts de chacun.
On peut alors prévoir la seconde partie des soins de confort et d’hygiène.
Un drap de bain pour protéger la literie.

On s’installera confortablement et un moment de propositions pourra se faire par le dialogue. Talc, huiles, essences, frictions, massages, étirements tout ce qui peut concourir au mieux être sera bienvenu.
J’adore recevoir des soins et aussi en donner. Le dialogue, la curiosité, l’échange créeront alors un climat de confiance accru propice peut-être à une reprise des jeux érotiques voir à un acte sexuel abouti plus ou moins selon les aptitudes des partenaires.

Chaque instant partagé dans cet esprit de recherche de plaisir est en soi une façon de s’aimer. Chaque parcelle du corps qui touche à la félicité participe pleinement au mieux être global.
Lâcher prise et recevoir pleinement les intentions de son partenaire ou se mobiliser pour lui et procurer autant de plaisir que possible sont des sources de joie profonde.
Se laisser le temps de se désirer tant, l’un et l’autre, que la fusion devienne nécessaire autant qu’elle sera possible. S’interpénétrer après s’être explorés.

Tout l’art consistera à se donner les moyens nécessaires pour arriver à se satisfaire chacun et idéalement ensemble.
L’attention à l’autre est plus que nécessaire sans pour autant s’oublier soi-même.

Ne pouvant pas donner de coups de reins ni trop bouger mon bassin, je préfère être allongé sur le dos ou encore « en cuillères ». Les éléments de prise seront fort utiles, comme les potences, les têtes et pieds de lit et tout ce qui peut concourir à la mobilisation active.

J’inviterai donc ma partenaire à se placer au-dessus de moi à croupie ou à genoux les mains sur ma poitrine pour jouer avec mes seins et me caresser. J’aime la regarder, la caresser aussi et me perdre dans ses yeux. J’aime aussi la regarder se frotter sur moi. Ma lésion haute exacerbe ce qui est sensible et permet malgré tout un ressenti vague et global au-dessous. Si bien que l’alternance ou la simultanéité de ces sensations peut se combiner à l’infini dans des gammes et des tonalités surprenantes.

La pointe de mes seins est terriblement sensible et lorsque je suis excité un pincement ou une morsure légère peut provoquer un orgasme puissant et quasi instantané.
Seul il m’arrive de me caresser simultanément le sexe et pincer la pointe de mes seins ce qui crée un lien de stimulation. J’associe consciemment les sensations et je peux ainsi gonfler suffisamment et me branler jusqu’à en jouir.
La modification de perception de mon schéma corporel a créé de nouvelles zones érogènes subtiles et combinées.

J’apprécie du coup énormément quand ma partenaire frotte son sexe ouvert, chaud et humide partout où je peux ressentir son état. En moi fusionnent les sensations recréant un tout et non un corps coupé en deux.
Je peux ainsi m’immiscer en elle par morceaux et la sentir s’émouvoir. Presque aussi finement qu’avec ma bouche avide de ses sucs, ma langue qui la goûte ou mes doigts qui l’explorent. Qu’elle se frotte sur ma poitrine, mes épaules, mon cou ou mon visage, tout m’excite. Je m’électrise si la pointe de mon sein vient à jouer avec son bouton de rose.
Je suis un gourmand et je me régale de tout ce que ma partenaire voudra bien m’offrir à déguster et ressentir. Ses gestes, ses traces, ses odeurs, tout ce que je peux recueillir d’elle me comble et me permet une fusion subliminale. Elle se fond en moi et je l’accueille comme un cadeau.

Si j’arrive à avoir une belle érection je peux la maintenir en serrant la base de ma verge et ainsi la présenter et l’orienter pour permettre une pénétration. Ma partenaire peut elle aussi s’en saisir et l’introduire en elle. Dans un lit médicalisé j’apprécie de pouvoir jouer avec la télécommande afin de relever mon buste ou mes jambes afin de me caler ou de mieux voir la pénétration.
Là encore il s’agit de combiner des sens pour amplifier les effets. Voir mon gland se frotter à son sexe, tutoyer son clitoris et se glisser dans son antre me permet presque de ressentir ce qu’en réalité je ne sens qu’à peine et de façon diffuse.
Voir sa langue titiller mon frein, ses mains s’affairer fermement sur ma hampe ou caresser mes parties et ses lèvres s’ouvrir pour avaler mon dard me racontent beaucoup plus que ce que j’en ressens.
L’amour que nous faisons est alors tout autant un acte physique qu’une histoire érotique que je me raconte à la lueur de mes sens en émoi.
C’est souvent le rythme cardiaque qui me freine dans ces transports amoureux.

Je peux aussi aider et diriger ma partenaire en maintenant ses hanches c’est alors une danse que nous menons à deux dans un dialogue silencieux. Je peux indiquer les mouvements désirés ou limiter une gêne éventuelle. Que ce soit face à elle ou si elle est de dos à croupie ou à genoux, Je peux l’attirer vers ma bouche ou l’empaler sur moi si elle l’accepte.
Il m’arrive parfois d’avoir des velléités d’étalon et de vouloir à mon tour être au-dessus à genoux ou allongé. Je dois alors me tenir sur mes coudes ou me tracter à la tête du lit mais c’est souvent assez vain et frustrant ce qui se solde par beaucoup d’efforts, peu d’effets et souvent une perte d’érection due à une trop grande sollicitation de l’équilibre et du mouvement. Je finis en sueur,  comme un cheval mort qui écrase sa partenaire ce qui n’est pas très agréable j’en conviens.

N’ayant pas d’éjaculations externes je peux désormais jouir à répétition. L’orgasme s’il reste un paroxysme n’est plus un but ultime mais juste une étape. Comme une femme je peux moduler mon plaisir à l’infini. Mon handicap m’a offert cette ouverture d’esprit. C’est un épanouissement plus qu’une frustration.

La jouissance chez moi se traduit par une forte spasticité, des mouvements réflexes du bassin et des ondes spastiques dans la sphère uro-génitale. Si par bonheur j’ai et je conserve une érection qui me permet une bonne pénétration je peux spasmer dans son ventre ou dans sa bouche et ressentir comme une éjaculation. Tout mon schéma sensoriel se retrouve unifié dans une explosion orgasmique qui peut me transporter à des paroxysmes me surprenant moi-même ! Et ça peut durer et reprendre aussi longtemps que mon cœur et mon désir le permettent.

J’en reste donc la plupart du temps à ce qui satisfait au mieux l’un et l’autre.

Pieds entrelacés_FR.jpg

A demain pour la suite et fin de cette trilogie !

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