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  • Témoignage de Christophe

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    Christophe est accablé par la solitude et la misère affective et sexuelle, comme de trop nombreuses personnes en situation de handicap en France. Il témoigne de cette injustice sociale et nous le remercions pour le partage de son texte édifiant.

     

    "Handicapé par Parkinson, je vis seul depuis plus de 10 ans.

    Je vais avoir 58 ans et dois me faire une raison - et croyez-moi ce n'est pas simple- jamais plus je n'aurais de rapport intime avec qui que ce soit.

    Il faut d'abord être lucide et reconnaître que l’État français est une référence au niveau du suivi médical et des aides sociales, aucun autre pays ne s'occupe de ses citoyens comme le fait la France. Ceci étant dit, je ne comprends pas pourquoi,sans exception, tous les gouvernements qui se succèdent, refusent de considérer que le monde handicapé est désespérément en manque de relations affectives et intimes.*

    J'ai constaté que la maladie et le handicap avaient, pour effet premier, de mettre de la distance entre nos amis, notre famille et nous. Les visites se font très vite à plus rares, voire n'existent plus. Avec une vie sociale très appauvrie, il devient quasiment impossible de faire des rencontres, de se (re)construire une vie privée.

    L'actualité est révélatrice, on constate que des scandales sexuels sont révélés à longueur d'année et concernent toutes les classes sociales : des peoples aux religieux en passant par la classe politique, cette même classe politique qui nous fait la morale en nous interdisant l'accès au contact physique, pourtant indispensable pour l'équilibre de chaque personne.

    Mes compagnons d'infortune et moi-même, ne demandons que, comme nos compatriotes dits normaux, retrouver les sensations réconfortantes et revitalisantes du contact physique - consenti, cela va de soi.

    Certaines personnes courageuses et (ou) concernées - souvent des proches de personnes malades ou handicapées - ont formé des associations qui nous proposent de renouer avec la vie affective. Hélas, ces associations, dont le but est pourtant noble, sont systématiquement menacées, elles aussi, pour leur fonctionnement "illégal".

    M'étant renseigné, j'ai eu l'occasion de converser avec des personnes de ces associations et toutes me sont apparues humaines, compréhensives, des hommes et des femmes avec un travail, des enfants, avec, dans le pays de " l'Egalité et de la Fraternité", une volonté impressionnante d'aider leurs prochains, frappés par le destin. Toutes ont un point commun: l'empathie.

    Mais, ces accompagnateurs (trices), et c'est d'actualité, doivent se déplacer- souvent très loin car ils (elles) sont peu nombreux(ses)- et cela coûte cher. De plus, elles aspirent tout aussi logiquement à recevoir une indemnité pour leur prestation.

    Pour moi, la somme est trop importante au vu de ma seule ressource qui est ma retraite d'invalidité.

    Alors tous les jours, je lutte contre cette maladie neurologique qui m'oblige, elle, les politiques, les donneurs de leçons et autres moralistes, des gens qui connaissent si peu de choses sur notre ressenti et nos manques, à me dominer, à oublier tout un pan de ma vie.

    Le monde médical, lui aussi, m'a beaucoup déçu en faisant très souvent la politique de l'autruche ; jamais mon médecin traitant ou les différents neurologues que j'ai pu consulter, n'ont abordé ce sujet délicat, ou alors tellement vite...

    Dernièrement, la MDPH m'a accordé une aide supplémentaire dite "de vie sociale". Et là, ma vie va enfin changer ! A moi, les parties de dominos, de jeux de cartes en veux-tu en voilà, et, pourquoi pas, soyons fous, de furieuses parties de scrabble !! L'oubli du manque physique par la pratique des jeux de société, il fallait y penser !"

    Christophe

    *La Belgique, la Suisse, et bon nombre de pays européen du Nord autorisent l'accompagnement intime

     

    Si vous aussi, vous avez le souhait de partager aux lecteurs de notre blog, votre expérience, votre ressenti, n'hésitez pas à nous contacter.

  • SEXOTUTO de Lumni

    sexotuto Lumni.pngComment expliquer la sexualité à nos ados ? Une question que beaucoup de parents se posent.

    Comment expliquer la sexualité à mon enfant qui souffre d'un handicap ? Une question qui a toute sa légitimité et qui est souvent compliquée faute d'outil pour lui expliquer les choses de façon simple et claire.

     

    CH(s)OSE vous recommande les mini séries web SEXOTUTO de Lumni qui répondent à toutes les questions que les ados se posent sur la sexualité sans tabou, avec humour et pédagogie. Ces vidéos sont très bien adaptées pour s'adresser à une personne en situation de handicap mental ou moteur. Un contenu qui leur dit et leur rappelle que le corps et la sexualité ne sont pas et ne doivent pas êtres normés. Que seul compte le respect de soi et de l'autre.

     

     

  • Sex Happiness PLAISIR & HANDICAP

    Visuel épisode 7.jpgLes personnes en situation de handicap ont-elles accès à une vie sexuelle épanouie ?

     

    Sex’Happiness, c’est donner à tous le pouvoir de s’éduquer et de s’approprier sa propre sexualité en fonction de ses goûts et de ses envies. C’est remettre en question les normes sexuelles pour offrir à tous du vrai sexe sans discrimination ni jugement.

    Découvrez différentes facettes de la sexualité à travers 7 épisodes co-créés avec une grande marque de préservatif, des sexologues, des créateurs de contenus et de leur communauté pour répondre aux questions que vous vous posez sur le plaisir.

    Aujourd'hui, CH(s)OSE vous partage l'épisode 7 : Plaisir & Handicap

    "Qu’il s’agisse de partager des sentiments amoureux, d’avoir une relation ou de fonder une famille, chacune et chacun a le droit de mener sa vie affective, intime et sexuelle en fonction de ses choix. Pourtant, les personnes en situation de handicap n’ont pas toujours cette liberté : trop de barrières subsistent encore, en particulier dans le regard que la société pose sur le handicap.

    La représentation sociale dans les médias d’un corps idéal, place les personnes en situation de handicap hors de la “norme". Cela est susceptible de les isoler socialement, affectivement et d’inhiber toute forme de désir. Mais votre sexualité, quelle que soit votre situation, ne peut pas être niée. Il en va de la dignité et du droit au plaisir pour tous.

    Le regard, voire le jugement, porté sur un couple composé d’une personne ayant des incapacités et d’une personne valide ou sur un couple de deux personnes en situation de handicap reste très variable entre la surprise ou l’incompréhension…jusqu’à asexuer - à tord - les personnes en situation de handicap, pensant qu’elles ne peuvent avoir ni désir, ni sexualité. Ou se questionner sur leur possibilité d’avoir des enfants. Cette multiplicité d’idées reçues sont autant de freins à l’évolution de la situation et peut s’avérer finalement plus enfermante, blessante ou stigmatisante que le handicap lui-même. De tels préjugés empêchent de voir la réalité telle qu’elle est : la situation de handicap ne préjuge pas de vos envies et de vos désirs, des possibilités et du devenir de votre vie affective et sexuelle.

    Il est donc plus que jamais essentiel de revendiquer haut et fort la reconnaissance d’une vie affective, intime et sexuelle pour toutes et tous pour :

    • Permettre aux personnes en situation de handicap d’exprimer leurs choix et aspirations, et d’en garantir le respect.
    • Changer les regards et les mentalités sur la vie intime, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap en dépassant les préjugés."