« Une vie digne et libre, (…) c’est tout ce qui a été lancé ces derniers jours pour le droit à une vie sexuelle. C’est de la dignité et cela ne doit pas être un tabou dans notre société. »
Voilà, mot pour mot, la déclaration faite par le président Emmanuel Macron, lors de la Conférence Nationale du Handicap de mardi dernier. CH(s)OSE ne peut que se réjouir de tels propos. Nous qui militons depuis tant d’années pour que la sexualité des personnes en situation de handicap ne soit plus un tabou en France, aurions-nous enfin été entendus ?
Il semblerait que oui car cette déclaration fait suite à la saisine par Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique) au sujet de l’assistance sexuelle. Elle se déclare "favorable à l'accompagnement de la vie sexuelle" des personnes handicapées par "des assistants", un sujet qu’elle reconnait « tabou". Le débat est donc à nouveau posé officiellement par le gouvernement. C’est une victoire !
Le chemin sera encore long sans doute. Des débats citoyens seront probablement organisés en région. Des auditions de divers acteurs, associations ou non, favorables ou non à l’assistance sexuelle, seront organisées. Plus que jamais CH(s)OSE devra être mobilisée pendant tout ce processus. Ce qui signifie que nous aurons besoin de vous, qui nous suivez et soutenez nos actions.
Vous en avez déjà pris connaissance, CH(s)OSE a lancé un appel à témoignages (à retrouver ici) il y a quelques temps. Nous commençons à en recevoir mais pas suffisamment. Je profite de cette occasion pour renouveler cet appel. Sans votre participation, sans votre voix, sans le partage de vos expériences, nous ne pourrons convaincre du bienfondé de nos demandes.
Nous pouvons également nous réjouir d’une autre annonce tout aussi importante, prononcée le même jour : le financement des aides humaines et techniques à la parentalité pour les parents handicapés sera intégré dans la PCH dès 2021. Et nous le savons tous, s’il y a enfant, c’est qu’il y a de fortes chances pour qu’il y ait une vie sexuelle… et peut-être pour certains couples, cela signifie le recours à une assistance sexuelle.
Nous revoilà au cœur des revendications de CH(s)OSE : militer en faveur d’un accès effectif à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, notamment à travers la création de services d'accompagnement sexuel. Le gouvernement a rouvert la porte sur ces sujets. L’association CH(s)OSE veillera à ce qu’elle ne se referme pas.
Julia Tabath
Présidente CH(s)OSE