10 ans plus tard (1/4)

3 questions à Pascale Ribes, vice-présidente de l’APF et de CH(s)OSe

Quel souvenir gardez-vous du colloque de Strasbourg « Dépendance physique : intimité et sexualité » d’avril 2007 ?

Je garde un souvenir ému de ce colloque dans lequel l’APF s’était fortement impliquée aux cotés de 4 associations. D’une grande charge émotionnelle il a permis d’exposer publiquement la souffrance des personnes qui ne peuvent, sans aide, vivre leur sexualité, une sexualité épanouissante, celle qu’elles ont choisie.

Pour la première fois, les personnes en situation de handicap elles-mêmes revendiquaient l’accès à leur sexualité ! Elles ont témoigné de leurs désirs, de leurs envies, de leur détresse et de la violence ressentie par la négation de leurs besoins en la matière. Ce colloque a été fondateur de notre action par la suite.

Quelle suite l’APF a-t-elle donnée à cette nouvelle impulsion ?

Le Conseil d’Administration de l’APF a pris publiquement position en 2009 pour revendiquer un droit effectif à une vie affective, sentimentale et sexuelle. En 2011 son Assemblée Générale adoptait une motion pour réclamer la création de services d’accompagnements sexuels. Pour porter ses actions, l’APF a fait le choix de l’inter-associatif, d’abord au sein du collectif handicaps et sexualités. Puis elle est devenue membre fondateur du CeRHeS et de CH(s)OSe , deux associations dans lesquelles elle s’implique fortement.

Et aujourd’hui, pensez-vous que la situation a évolué ? L’APF a-t-elle gagné son combat ?

D’abord c’est un combat collectif ! L’APF poursuivra ce combat jusqu’au bout mais c’est ensemble avec les autres associations et avec la société civile que nous le gagnerons. Aujourd’hui il est loin d’être gagné. Avec la pénalisation du client, nous avons même fait un pas en arrière pour la mise en place d’un service d’assistance sexuelle. Si le sujet est aujourd’hui plus connu et reconnu, plus que jamais il nous faut militer avec force et détermination pour faire entendre notre voix.

 

 

Les commentaires sont fermés.