"Je rêve d’un logo 'handicapés bienvenus' chez les travailleurs du sexe"

C’est dans l’édition « Le Plus » du journal Nouvel Obs’ du 6 décembre qu’ont été publiés les propos de Garyas, un homme « handicapé, auteur et humoriste ». Dans cet article, il réagit notamment au nouveau livre de Marcel Nuss « Je veux faire l’amour ». Clairement, Garyas se positionne lui aussi en faveur de la création d’un statut d’assistant sexuel.

Garyas affirme d’abord que le droit à la vie sexuelle est un droit fondamental. Sur ce point, il rejoint parfaitement Marcel Nuss. C’est autour du regard que porte la société sur la sexualité des personnes handicapées que les propos de ces deux auteurs divergent.

Selon Marcel Nuss, la société perçoit les personnes en situation de handicap comme étant des personnes asexuées. En revanche, l’expérience de Garyas lui fait dire que la société n’ignore pas la sexualité des personnes handicapées, mais que cette sexualité gêne, dérange, repousse.

Garyas note par ailleurs que malgré sa grande nécessité, il existe un point à surveiller quant à la création de services d’assistance sexuelle : la compassion et la pitié ne doivent être ni la cause, ni l’effet, de la création de ces services. Aussi, il faut empêcher que la société associe et limite la vie sexuelle des personnes en situation de handicap uniquement à ce type de recours.

Garyas propose donc que les assistants sexuels soient bien sûr des personnes formées mais que leur service ne soit pas réservé qu'aux personnes en situation de handicap.

Ajoutons que l’assistant sexuel n’est pas uniquement la personne qui vient assouvir le besoin d’intimité de la personne handicapée. L’assistant sexuel peut aussi être l’aide humaine de deux personnes dont le(s) handicap(s) serai(en)t trop lourd(s) pour avoir des relations intimes et sexuelles sans l’intervention d’une tierce personne.

Pour finir, Garyas précise qu'il ne perçoit pas la relation sexuelle entre un assistant et une personne handicapée comme étant un acte d’amour, comme peut la qualifier Marcel Nuss. En effet, Garyas souligne que ce service répond à des besoins d’ordre plus sexuels qu’affectifs ; il est donc possible qu’il suscite ou appuie, chez la personne concernée, le vécu d'un manque d’affection. (NB : Pour éviter l’attachement à l'assistant sexuel, le film américain The sessions (sortie prévue le 6 mars 2013) illustre l’idée de limiter à un certain nombre les rencontres, les séances, entre l'assistant et la personne en situation de handicap).

Retrouvez l’article de Garyas ici

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