• Mot de la présidente de CH(s)OSE

    Déjà 4 ans que CH(s)OSE existe ! Le temps passe. Nous avons interpellé les responsables politiques à de nombreuses reprises, rencontré certains d’entre eux afin de faire progresser notre combat. Nous avons contribué autant que faire se peut aux différents débats engendrés par la question de l’assistance sexuelle.

    Aujourd’hui, des formations d’assistance sexuelle sont dispensées en France et à l’étranger. C’est un progrès. Pour autant, le recours à l’assistance sexuelle reste toujours sous une certaine forme de clandestinité dans notre pays à cause des lois contre le racolage et le proxénétisme. Avec le projet de loi visant la pénalisation du client, ça ne risque pas de s’arranger.

    Devant cette situation, CH(s)OSE veut sortir de l’éternelle opposition assistance sexuelle versus prostitution/traite des êtres humains et se placer sur le champ de la liberté de choix et du professionnalisme. Pour les personnes en situation de handicap, il s’agit de compenser une incapacité à accéder à son corps ou au corps de l’autre et non d’exploiter le corps de quelqu’un. Pour l’assistant(e) sexuel(le), il s’agit de rendre possible une vie sexuelle entravée par un handicap et non de profiter de la faiblesse de personnes prétendument vulnérables ni même de vivre de cette activité.

    Fort de cette réflexion, CH(s)OSE revendique la création de services d’accompagnement à la vie sexuelle et la reconnaissance des auxiliaires de vie sexuelle car cela répond à une double conviction :

    Avoir une vie sexuelle est constituant de la nature humaine intime et sociale

    Le respect de l’humanité des personnes en situation de handicap passe par l’aide à apporter à certaines pour accéder à une vie intime et sexuelle selon leurs besoins et leurs désirs.

    La mise en place de ces services permettrait de :

    Fournir un cadre réglementaire et éthique à la mise en relation entre personne en situation de handicap et auxiliaire de vie sexuelle,

    Offrir une alternative respectueuse aux personnes concernées et à leurs proches, inscrite dans le champ vaste de la légitimité de la sexualité des personnes en situation de handicap.

    Pour parvenir à la création de ces services, nous avons encore de belles batailles à mener alors merci d’être avec nous pour que nous permettions, ensemble, de faire entendre notre, votre voix.

    Julia Tabath

    Présidente de CHs)OSE