Légalisation de services d’accompagnement sexuel : notre engagement continue ! 

Depuis plusieurs années, notre association CH(s)OSE milite inlassablement en faveur d’un accès effectif à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, notamment à travers la création de services d'accompagnement sexuel.

Emmanuel Macron lors de la dernière Conférence Nationale du Handicap (CNH) en avril 2023 a souligné l'importance d'une vie complète, incluant une dimension affective, intime et sexuelle, pour chaque individu : « Avoir une vie comme tout le monde, c'est aussi avoir une vie affective, amoureuse, intime et sexuelle […]. Ce n'est pas un tabou, c'est un enjeu de bien-être, de santé. » 
Le Président Macron avait chargé l'ancienne ministre déléguée aux personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, de travailler sur une feuille de route visant à lever les obstacles et à progresser dans ce domaine crucial. Bien que le Président n'ait pas fixé de calendrier précis pour cette feuille de route, il exprimait ainsi sa volonté de faire avancer les droits en matière de vie intime, affective et sexuelle pour les personnes en situation de handicap. 

Cependant, depuis cette annonce, des changements ministériels sont intervenus. Une nouvelle ministre, Fadila Khattabi, a pris la suite de Mme Darrieussecq. Notre association réaffirme sa volonté de contribuer activement à la coconstruction de cette feuille de route avec la nouvelle ministre. 

Nous pensons que les 13 préconisations récentes du CNCPH dont la plus significative à nos yeux, celle sur l’expérimentation de services d’accompagnement sexuel, pourraient en être le socle.

Nous restons convaincus que chaque individu mérite une vie épanouissante et complète, incluant une vie intime, affective et sexuelle, sans entraves ni discriminations. Nous reprenons notre bâton de pèlerin et restons engagés pour cette cause en poursuivant notre plaidoyer et en maintenant un dialogue constructif avec les instances gouvernementales. Notre détermination demeure sans faille ! 

C’est la question posée par la Revue Française d’Ethique Appliquée dans son numéro du printemps.

Pascal Prayez, psychologue clinicien, a tenté d’y répondre dans un article intitulé « Protéger la liberté de vivre la sexualité de son choix ».

Il n’y a pas de droit « à » la sexualité, rappelle-t-il, mais une liberté laissée à chaque citoyen-ne dans sa vie privée, dès lors que le principe de non-préjudice à autrui est respecté. Ainsi chaque personne est-elle libre :

- de ne pas vivre d’activité sexuelle (et d’être protégée de toute agression ou violence)

- de jouir de la sexualité seule ou avec autrui (si accord mutuel)

- de choisir ses partenaires selon ses attirances, orientations et avec l’identité de genre ressentie,

- de vivre le plaisir indépendamment de toute perspective procréative, ce qui suppose l’accès à la contraception et à l’IVG.

Cette « liste » résumée des libertés sexuelles n’empêche pas de se fixer volontairement certains interdits, par exemple pour respecter ses convictions philosophiques ou religieuses, à condition de ne pas les imposer à autrui dans le cadre d’un état laïc et démocratique.

Un certain nombre d’actions sont nécessaires pour protéger ces libertés, en particulier l’éducation à la sexualité pour toutes et tous, la formation des professionnel-les du secteur sanitaire et social, la promotion du respect de l’intimité (en particulier dans les établissements pour personnes handicapées), etc.

Mais cet accompagnement pédagogique à la vie relationnelle et sexuelle suffit-il pour permettre à chacun-e de vivre la sexualité de son choix ? Cette liberté n’est-elle pas théorique pour de nombreuses personnes vivant avec d’importants handicaps moteurs, cognitifs ou psychiques, confrontées à des obstacles bloquant parfois l’accès à leur propre corps ou à la rencontre avec autrui ?

On rejoint ici la question de l’accompagnement sexuel, pour laquelle milite l’association CH(s)OSE. Cette pratique - qui existe en France depuis une dizaine d’années sans être juridiquement encadrée - n’a pas pour but d’établir un droit « à » la sexualité mais un droit d’accès à une vie affective et sexuelle comme l’a reconnu le CCNE en 2021 (cliquer ICI pour en savoir plus).

Pascal Prayez (lui-même formateur au sein de Corps Solidaires) explique que l’assistance sexuelle est portée par des valeurs de dignité et de liberté. La communication en est un des maîtres-mots, permettant aux deux partenaires -la personne bénéficiaire et l’assistant ou l’assistante sexuelle- de cheminer ensemble vers des plaisirs créatifs, parfois bien différents de ce qu’il est convenu d’appeler : faire l’amour. Car toute personne, quels que soient ses handicaps visibles ou invisibles, son âge, son genre et ses orientations sexuelles, gagne à s’interroger : faire l’amour, est-ce performer le script du rapport hétérosexuel pénétratif ?

En réalité, l’épanouissement sexuel se construit avec l’expérience, loin des stéréotypes de la virilité conquérante et de la féminité passive, en jouant de l’agentivité retrouvée de l’une et de la vulnérabilité acceptée de l’autre.

A l’heure où notre société s’efforce de mieux lutter contre les délits et crimes sexistes et sexuels, c’est précisément en transformant les représentations des normes de genre que se fera la prévention des violences.

En conclusion de cet article, l’auteur affirme une éthique de la sexualité qui est accomplissement de soi par le plaisir et avec autrui, et qui nous fait gagner en humanité dans les relations intimes comme dans la vie sociale. Ainsi, accorder à chacun le droit de vivre la sexualité de son choix, ce n’est pas seulement protéger les libertés individuelles, c’est aussi promouvoir un monde de respect et de tolérance.

Si vous souhaitez lire la version payante de l'article en entier, cliquez ICI

Nous sommes ravis de vous présenter un projet passionnant porté par les EAT (Écrivain.es Associés du Théâtre de Loire-Atlantique), Pop'Media et d'autres partenaires.

Ce projet engagé aborde l'assistance sexuelle pour les personnes en situation de handicap. Sur notre blog, nous nous efforçons d'informer et de sensibiliser nos lecteurs sur les enjeux liés à cette cause.

Aujourd'hui, nous souhaitons vous présenter ce projet qui mérite toute votre attention : la fiction sonore intitulée « Voir le soleil ». Écrite par Kamal Rawas et Johan Corbard, respectivement, comédien, auteurs et metteur en scène, cette création est une comédie sociale qui aborde sans tabous, mais avec sensibilité et humour, la question de la sexualité des personnes en situation de handicap. Cette fiction sonore plonge les auditeurs dans le parcours de formation d'une future assistante sexuelle, explorant ainsi les répercussions de cette décision sur sa vie.
Cependant, pour concrétiser pleinement ce projet ambitieux, Pop'Media a besoin de votre soutien financier. Bien que le projet ait déjà obtenu le soutien des EAT et de la SACD, ces financements ne suffisent pas à couvrir l'ensemble des coûts liés à la production : rémunération des artistes, aspects techniques, réalisation, mixage, prises de son, graphisme, musique, communication, écriture, et bien plus encore.

La réalisation d'une fiction nécessite des ressources financières, et malheureusement, il n'existe pas d'aides spécifiques pour les structures de production comme Pop'Media. Nous regrettons que, contrairement à l'audiovisuel, la production sonore ne puisse bénéficier d'une aide publique pour ce type de création.

C'est pourquoi Pop'Media a lancé une campagne de financement participatif afin de réunir la somme de 10 000 euros d'ici le 1er juillet. Toute l'équipe de Pop'Media et ses partenaires sont déterminés à donner vie à cette fiction sonore composée de 7 épisodes et à mettre en lumière l'importance de l'assistance sexuelle pour les personnes en situation de handicap.
Nous vous invitons donc à contribuer à cette campagne en faisant un don en cliquant ICI. Chaque contribution, quelle que soit sa taille, rapproche le projet de son objectif commun : sensibiliser le public à la cause de l'assistance sexuelle et encourager le changement.

En soutenant « Voir le soleil », vous participez activement à la promotion de l'assistance sexuelle aux personnes en situation de handicap. Cette fiction sonore représente une étape cruciale pour sensibiliser le public à cette cause et encourager une évolution législative en France.

Nous vous remercions chaleureusement pour votre soutien généreux et votre participation active !